Les postes au rugby amateur : LE NUMÉRO 15 - ARRIÈRE

jefdufour
25 mars
2 min de lecture

Quand tu joues 15, tu es le dernier rempart de l’équipe et tu as de multiples occasions de briller.

Sur le premier coup de pied d’occupation adverse tu te dis que tu vas donner le ton de la rencontre. Tu calcules déjà où est le trou dans la défense adverse qui monte, par lequel tu vas te faufiler pour remonter 50 mètres, en espérant que tes coéquipiers aient suivi pour que tu puisses faire la passe décisive qui va aboutir à un essai d’entrée. Et tu fais un énorme en-avant parce que tu aurais mieux fait de calculer la trajectoire du ballon en fait.

Sur le coup de pied suivant tu es plus concentré. Tu rattrapes impeccablement le ballon ; tu fais les deux pas d’élan qui te mettent dans le bon sens, et tu décoches un monumental coup de pied. Qui te permet d’obtenir une touche sur tes 22 mètres, parce que tu as pile fait les deux pas qui t’ont permis d’en passer la ligne avant de taper directement en touche.

Heureusement il reste à venir ton vrai moment de gloire : celui dans la solitude du dernier défenseur. Le talonneur adverse a réussi à percer et prendre tout le monde à revers. Ya plus que toi. Et tu te jettes héroïquement dans ses jambes. Quand tu prends son cuisseau dans le nez tu comprends plus rien, tu lâches prise un instant ; mais tu te ressaisis et tu attrapes une cheville. Il mouline furieusement pour dégager son pied mais tu t’accroches comme un beau diable. Et ça marche ! Tu entends la clameur du public et tu souris malgré la morve qui coule de ton nez congestionné … Jusqu’à ce que tu te rendes compte que le public l’acclame parce qu’il vient de marquer ; et que la cheville que tu veux toujours pas lâcher c’est celle de ton talonneur, qui était sur le point de le reprendre.

Et après tout ça, quand t’es numéro quinze tu as toujours, un jour, un mec au Club House qui explique qu’arrière c’est tranquille, t’as juste à gérer du ping-pong rugby.

Et là tu te dis que c’est quand même pas facile d’être le numéro 15.