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Les postes au rugby amateur : LE NUMÉRO 17 - REMPLAÇANT PREMIÈRE LIGNE


Quand tu joues 17, tu es le deuxième remplaçant pour les Avants, et surtout pour la première ligne.

Normalement tu évites les déboires du 16 qui est rentré au bout de cinq minutes (voir sa fiche de poste), et tu rentres à la 60ème comme prévu. Sur une mêlée, et avec un grand sourire. Parce que ça fait 30 minutes que tu t’échauffes scientifiquement ; et vu comme le pilier gauche que tu remplaces a dû user son vis-à-vis depuis une heure, ça va pas être pareil …

Et là tu te mets en mêlée ; et tu tombes dans le monde réel. Putain mais qu’est-ce qu’il a foutu le 1 ?? Il a rien usé du tout !! Le 3 d’en face a l’air aussi fatigué qu’un hippopotame qui vient d’avaler un sac à dos rempli de cocaïne. En 10 secondes de poussée furieuse il te consomme plus d’énergie que tes 30 minutes d’échauffement scientifique.

Du coup t’es un peu moins dynamique que t’avais prévu, mais tu t’appliques quand même à aller dans la ligne de Trois-quart après la mêlée, pour être disponible si une opportunité se présente. Mais apparemment les Trois-quarts ont pas la même définition d’ « opportunité pour un pilier » que toi. Parce que les seuls ballons que tu récupères c’est ceux pourris où ya plus de solution, où on recule sous la pression de la défense adverse. Tiens, toi tu viens de rentrer ? Attrape et fais un miracle ! En fait de miracle tout ce que tu peux faire c’est un petit tas dont tu es le socle, en espérant pas te prendre le pied d’un de tes partenaires dans la poire, parce que les crampons adverses qui te labourent les cotes suffisent largement à ton bonheur.

Du coup, quand arrive ton moment de jouer l’arme fatale, le coup du pilier replacé à l’aile, t’es nettement moins fringant que t’avais prévu. Tu te voyais en puissant destrier hennissant, et tu te sens plutôt comme un vieux mulet ahanant au moment où t’attrapes le ballon. Le coup de grâce, c’est quand l’ailier épais comme une asperge que tu avais prévu de piétiner te prend aux genoux et te bascule en touche.

Et après tout ça, quand t’es numéro dix-sept tu as toujours, un jour, un mec au Club House qui explique que rentrer 20 minutes comme remplaçant ça va, c’est un peu comme si tu faisais de la figuration.

Et là tu te dis que c’est quand même pas facile d’être le numéro 17.


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