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Les postes au rugby amateur : LE NUMÉRO 16 - PREMIER REMPLAÇANT


Quand tu joues 16, tu es le premier remplaçant pour les Avants, et surtout pour la première ligne.

Tu es remplaçant mais tu es quand même vachement fier, parce que tu es inséré dans un plan important. Le Coach t’a expliqué qu’on va faire comme les pro : tu vas rentrer à la 60ème minute comme pilier gauche, après que le titulaire ait usé son vis-à-vis. Et tu pourras amener ta fraicheur dans les dernières minutes pour faire la différence.

Tu te concentres, ton casque à musique sur les oreilles, et tu visualises comment tu vas commencer à t’échauffer à partir de la 30ème minute, et enchainer crescendo, pour monter en rythme progressivement.

Et à la 7ème minute on te met un grand coup de poing dans l’épaule et on te dit de te bouger le cul. Le piler droit vient de se tordre la cheville, tu rentres tout de suite. Et bouge-toi, bordel ! Ya une mêlée et on on t’attend !

Tu rentres un peu désorienté pour aller voir le 1 et lui demander s’il peut passer à droite. Mais le 2 qu’est remonté comme une pendule t’attrape au passage avec son poing droit, et te serre contre lui comme s’il essayait de t’étrangler par l’épaule. Avant que t’aies pu comprendre quoi que ce soit t’es engagé à droite, et tu te fais concasser comme une pomme de terre qu’a rencontré un serial presse-purée.

La mêlée se termine, tu chancelles en te relevant, et là ce gros abruti de 8 adverse, qui a repris le ballon derrière son 9 pour revenir à l’intérieur, vient s’empaler sur toi. Il te renverse, tout le pack adverse au soutien te marche dessus, et tu te retrouves avec le ballon coincé sous ton ventre. Le 9 adverse couine comme un goret qu’on égorge en te désignant à l’arbitre, qui siffle une pénalité face à tes perches. Et là tu vois ton coach qui beugle comme une vache enragée sur le bord du terrain en te demandant si tu le fais exprès ??

Et ça dure comme ça pendant 73 minutes. T’arrives pas à rentrer dans le match parce que t’as l’impression de te faire écraser par un tracteur toutes les trois minutes, avec le bétail qui hurle à chaque fois. A la fin du match t’as mal partout et tu te dis que les vacances à la ferme, plus jamais.

Et après tout ça, quand t’es numéro seize tu as toujours, un jour, un mec au Club House qui explique que remplaçant première ligne c’est un poste d’escroc : t’as qu’à attendre que le titulaire ait fait tout le sale boulot avant de rentrer pour briller.

Et là tu te dis que c’est quand même pas facile d’être le numéro 16.


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